Sangliers, racontez vos anecdotes, vos histoires.

Dans ma région (Ardennes Belges), les sangliers sont souvent cités en "bêtes noires" pour les automobilistes qui, à la tombée de la nuit ou au petit matin, se prennent parfois de plein fouet un sanglier de plusieurs dizaines de kg dans la voiture aux abords d'une forêt dans l'entrée ou la sortie d'un tournant, ce qui provoque en général pas mal de dégâts matériel. De plus, ces grosses boules de poils ont tendance à chaparder "quelques" épis de maïs chers aux agriculteurs du coin et à retourner de leurs groins les bords de routes à la recherche de nourriture.

En général, quand on a l'occasion de croiser un sanglier vaquant à ses occupations, on est en train de se promener en voiture ou en charette,etc... dans un parc animalier, ces bêtes sont habituées à la présence journalière des humains et s'y sont également familiarisées.

Par contre, quand on croise par hasard un sanglier sauvage, mieux vaut prendre certaines précautions (sachant que ces animaux peuvent charger à une vitesse de pointe de 40 à 50 km/h et qu'ils sont pourvus de défenses de plusieurs cm de long). Une de mes connaissances et moi-même ayant failli en faire les frais il y a de cela plusieurs mois, en fin de la période d'été alors qu'on se promenait dans un village de vacances entouré de bois.

Heureusement pour nous, le sanglier qui devait déjà peser dans la trentaine de kg était une "bête rousse" (ou un jeune de l'année d'avant) qui, de par sa curiosité et sa gourmandise qu'il avait probablement acquise en allant chaparder quelques tartines d'ouvriers qui avaient quelques semaines plutôt rénové l'une des maisons du village, semblait n'être que peu effarouché par notre présence. Néanmoins, ne connessant pas l'animal, nous avions pris nos distances.
Par chance, j'avais dans ma poche un petit paquet de "Cent Wafers" (biscuits en gaufrettes), je lui ai lancé quelques biscuits (ce qui était une erreur) et le sanglier les mangea apparemment de bon coeur. Une fois le paquet terminé, nous nous sommes éloigné de l'animal et sommes repartis.

Nous nous sommes rendu le lendemain dans le même village (à cette époque de l'année, peu de monde s'y promenait et rares étaient les gens que nous croisions à part l'un ou lautre garde forestier) avec quelques tranches de pain sec. Il n'a pas fallu attendre longtemps pour voir notre jeune ami venir au pas de course vers nous, mais nous gardions toujours nos distances (on ne sait jamais). En utilisant les quelques tranches de pain, nous avons su nous rapprocher de lui à moins de 2m, l'animal était également sur ses gardes et, dès qu'il ramassait un morceau de pain, il faisait plusieurs pas en arrière. A partir de ce jour, nous lui avions déjà donné un petit nom: "Poilu".

Nous ne restions pas longtemps avec lui, juste 1/4 h à 1/2 h et, quand on entendait une auto arriver sur nous, on lançait le pain dans le bois pour que l'automobiliste ne voie pas l'animal. Nous ne désirions pas que "Poilu" devienne une attraction à touristes ou qu'un braconnier ou un chasseur profite que ce sanglier soit peu farouche pour le choper.

Pendant environ 1 semaine, nous nous sommes familiarisé avec Poilu de façon à ce qu'on puisse s'en approcher de si près que nous parvenions à le carresser. Mais la semaine suivante et celles qui suivirent, poilu avait disparu. Nous le pensions tristement abattu ou capturé par un braconnier, l'animal s'étant fortement familiarisé avec le monde des hommes.

J'ai appris par la suite que le sanglier sétait tellement habitué à la présence humaine qu'il était non seulement en danger mais qu'il en était également un (dès qu'une auto arrivait, il se précipitait sur la route). Un garde-chasse l'aurait capturé et relâché dans une réserve à plusieurs km de là.


On peut donner une morale à cette anecdote:

Si vous voyez un sanglier (ou un autre animal sauvage qui semble peu ou pas effarouché par votre présence) aux abords ou dans un bois ou un champs,...gardez bien vos distances, ne le nourrissez pas (même si vous pensez que cela est bien pour l'animal, c'est en réalité l'effet inverse)! Vous le mettriez en danger.